Mon sentiment :
" Macron à raison, il est le seul chef d'état Européen qui sort du lot.
A l'international il marque des points, rapprochement avec l'Inde contre les US, Chinois et Russes. Maintenant tous budgets européens de défense à 3% mini et réglons son compte au dictateur Poutine, courage à bous tous . "
Richard CANAC
Guerre
en Ukraine :
Macron
répond à Trump et appelle au réveil de l’Europe !
Dans un entretien accordé au « Financial Times »,
le président français voit dans
L’activisme de Donald Trump « une fenêtre
d’opportunité » conduisant l’Europe à prendre en main sa propre sécurité.
C'est l'heure de vérité, aux yeux du président de la
République. Emmanuel Macron considère comme un « électrochoc »
salutaire les initiatives du président Trump et son découplage annoncé de
l'Europe, dans un entretien accordé Financial Times. Un moment charnière qui, selon le chef
de l'État, doit pousser l'Union européenne à accélérer sa transformation vers
plus d'autonomie stratégique.
Il affirme avoir parlé à Donald Trump par téléphone plus tôt
dans la semaine et qu'il n'était « pas surpris » par la démarche du
président américain. « Ce que Trump dit à l'Europe, c'est que c'est à vous
de porter le fardeau. Et je dis, c'est à nous de l'assumer », admet-il en
répondant à nos confrères britanniques.
Toutefois, sur la question ukrainienne, Emmanuel Macron
développe une position nuancée. S'il reconnaît que Trump crée une
« fenêtre d'opportunité » pour des négociations, il pose des
conditions claires : seul le président Zelenski est légitime pour négocier
au nom de l'Ukraine, et une « paix qui serait une capitulation »
constituerait une mauvaise nouvelle pour tous, y compris les États-Unis. La
question centrale reste, selon lui, la volonté réelle de Vladimir Poutine d'accepter
un cessez-le-feu crédible.
Le déploiement de 150 000 à 200 000
soldats, « pas réaliste »
La question des garanties de sécurité apportée à l'Ukraine a
été abordée. Le président Zelenski estime que le maintien d'une paix éventuelle
avec la Russie exigerait la présence d'une force d'interposition de
150 000 à 200 000 soldats. Emmanuel Macron répond qu'un tel
déploiement serait « irréaliste », ajoutant : « Nous devons
faire des choses appropriées, réalistes, bien pensées, mesurées et
négociées. »
Macron met en garde contre la dépendance aux armes
américaines
Le chef de l'État français place la
défense européenne au cœur de ses préoccupations. Il appelle ses
partenaires à développer une base industrielle et technologique de défense
européenne entièrement intégrée, dépassant la simple question des budgets. Une
fois de plus, il met en garde contre une dépendance excessive aux
équipements américains, promouvant notamment le système de défense antiaérienne
franco-italien SAMP-T qu'il juge supérieur au Patriot américain. Pour financer
ce renforcement militaire, il évoque, au titre des « solutions de financement
innovantes », la possibilité d'emprunts communs européens sur le modèle de
ceux réalisés pendant la pandémie.
Sur le plan économique, Macron plaide pour une refonte
complète du cadre fiscal européen établi en 1992, qu'il qualifie
d'« obsolète ». Il souligne que l'Europe est
« sous-exploitée » en termes de capacité d'endettement, alors qu'elle
fait face à des besoins d'investissement majeurs dans les technologies
émergentes, notamment l'intelligence artificielle, la transition écologique et
la sécurité. Le président français appelle également à un allègement
réglementaire, critiquant notamment la CSRD, la directive européenne sur la
durabilité des entreprises, et les amendes « folles »
(sic) prévues pour les constructeurs automobiles ne respectant pas les
quotas de véhicules électriques.
Pas de négociations sans l'Ukraine et les Européens
Plusieurs dirigeants
européens se sont exprimés jeudi. Pour Antonio Costa, le président du
Conseil européen, « il n'y aura pas de négociations crédibles et
fructueuses, pas de paix durable, sans l'Ukraine et sans l'UE ». Le
Premier ministre polonais, Donald Tusk, qui assure la présidence tournante, a
appelé plusieurs de ses homologues (dont le chancelier allemand Olaf Scholz, le
Suédois Ulf Kristersson, Friedrich Merz, le patron de la CDU, et Volodomyr Zelenski),
le message, dit-il, est « clair ». Selon lui, « l'Ukraine,
l'Europe et les États-Unis doivent être pleinement unis et s'engager dans des
pourparlers de paix. »
Kaja
Kallas, la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, s'est
exprimée avant la réunion à l'Otan en réaction à la position américaine
d'exclure toute adhésion de l'Ukraine à l'Otan. « Nous ne devrions rien
exclure avant même que les négociations n'aient commencé, a-t-elle déclaré. Il
est clair que tout accord conclu dans notre dos ne fonctionnera pas. Vous avez
besoin des Européens, vous avez besoin des Ukrainiens. » Le président
Macron note que le refus d'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan avait été exprimé
par Pete Hegseth (secrétaire à la Défense) et non par le président Trump
lui-même. Comme s'il voulait y voir une marge de manœuvre.
Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, a été le seul,
jeudi, à dénoncer « la mauvaise gouvernance bruxelloise » à la suite
de la déclaration du groupe de Weimar élargi (France, Allemagne, Pologne,
Italie, Espagne, Royaume-Uni, Ukraine). Ce groupe de pays s'est dit « prêt
à renforcer » son soutien à l'Ukraine « jusqu'à ce qu'une paix juste,
globale et durable soit atteinte ». Pour Viktor Orban, « les
responsables de l'UE émettent des déclarations sans valeur ».